Moteur à explosion NIEL, type horizontal
Chers lectrices et lecteurs, bonjour.
Après trois mois de silence, je reviens vers vous et vous entretenir d'une réalisation datant d'une quinzaine d'années. En fait, je devrais dire plutôt qu'il s'agit d'une création.
Je n'ai découvert aucun modèle. A l'aide de quelques gravures, je me suis lancé dans la construction d'un moteur à explosion, quatre temps, à un cylindre horizontal, refroidissement par eau. Un beau "challenge"
LE MOTEUR NIEL:
NIEL s'est fait connaître dès 1892 avec un moteur à deux temps, mais à l'exemple de tous les premiers inventeurs, il abandonne très vite ce genre de moteur pour adopter le moteur à quatre temps.
Ce moteur, imaginé par l'ingénieur Beau de Rochas en 1862, est universellement adopté. Nous le cotoyons journellement.
Dès 1884, la Compagnie des moteurs NIEL, prend un rang important parmi les constructeurs de différents moteurs (pétrole, huile lourde, gaz, air carburé, alcool, etc...) Cette compagnie, dont les ateliers se situaient à EVREUX (Eure) et le siège social à PARIS tire un bon parti de sa création sous la direction de M.Wehrin. Elle plaça un nombre considérable de machines dans la petite industrie, voire agrculture..
DOCUMENTS DE TRAVAIL:
Monsieur Maxime POIRIER, de St Cyr-en-Val a eu la gentillesse de me fourir quelques photocopies d'un document traitant sommairement de ce moteur.
Ces deux gravures m'ont conforté dans mon choix, mais elles ne comportent pas tous les éléments de ma réalisation
Ensuite, je me suis inspiré notemment des documents suivants:
- Nouveau manuel de l'automobile de L. Razaud
- L'automobile, technologie professionnelle générale
- Mécanique et Modèles en réduction de Gems Suzor.
N'ayant pas de formation en mécanique , un bon travail d'étude m'a été nécessaire avant de me lancer.
Le Bâti:
A l'origine, c'était un élément de fonderie. Je l'ai réalisé tout simplement en aluminum, assemblage par visserie. Comme base de départ, je possédais un cylindre alésé et poli de 32mm de diamètrre, utilisé pour la réalisation de vérins hydrauliques. (de la récupération)
La boite d'allumettes donne un aperçu de la taille de ce bâti
Le Cylindre:
Comme base, je dispose donc d'une chemise alésée et polie au diamètre de 32 mm. Le cylindre est réalisé autour de cette pièce. En fait, il s'agit d'une chemise humide pour le refroidissement par eau.
Le piston - segments:
Le piston en fonte grise reçoit deux segments du commerce. La course est de 60mm.
La Culasse:
Réalisée en laiton, elle reçoit les différents supports de culbuteurs, guides de soupapes, pipes d'admission et d'échappement. Le tout est assemblé à la brasure argent (40%). Pièces complexe.
On aperçoit sur ces deux clichés, les soupapes, la pipe d'échappement, les supports de culbuteurs, la pipe d'admission, la bougie
Les paliers:
Ils sont usinés dans du laiton. L'un deux est déporté.
Les coussinets sont en laiton et insérés dans un chapeau boulonné sur le chassis
Vilebrequin et bielle:
Réalisés en acier, ces deux pièces supportent une inertie considérable. Je me suis repris à trois fois pour réussir le vilebrequin.
Il est en trois parties. Les manivelles et demi-arbres sont tirés dans la masse. Que de copeaux. Il faut du solide. La bielle aussi longue que possible sur ce type de moteur permet d'assurer une meilleure conservation du cylindre et du piston en évitant des obliquités trop importantes.
Le volant d'inertie d'un diamètre de 190mm et d'un poids de 2,160 kg est à six branches droites. A partir d'un modèle en bois que j'ai fourni, un copain s'est chargé de le faire couler en fonte. C'est la seule pièces de fonderie de cette réalisation. Une poulie en fonte de moindre diamètre est accolée à ce volant.
Poulie de travail Volant d'inertie et la poulie de travail
L'arbre à cames:
Situé parallèlement au cylindre, il tourne à demi-vitesse du moteur. Il reçoit les différentes cames (admission - échappement - allumage) et les pignons de renvoi.
Arbre longitudinal équipé des différents pignons et cames Pignons de renvoi (vilebrequin - arbre à cames)
Pignons de renvoi pour le régulateur de vitesse Fixation de l'arbre à came muni de ses cames
Le carburateur:
Le carburateur horizontal est muni d'une cuve à niveau constant réglé par un flotteur. Faute de foret au bon diamètre (quelques centième de mm) le gicleur est remplacé par un pointeau réglable à volonté. Il reçoit aussi le papillon des gaz, le stater et son volet de réglage.. Seul le flotteur provient du commerce. Ce flotteur n'étant pas réglable en hauteur, j'ai longuement tatonné pour obtenir un bon niveau d'essence.
On remarque le filtre à air, le réglage d'air et le pointeau A gauche la cuve avec l'arrivée d'essence
L'allumage:
Le Rupteur et son condensateur: Je me suis servi d'un matériel vendu dans le commerce automobile. Un petit support permet son réglage. (écartement des contacts et le moment d'éclatement de l'étincelle à la bougie)
On remarque le rupteur, le système de fixation et de réglage ainsi que condensateur de protection
Partie électrique : Elle est dissimulée sous le chassis support. Le courant 9 volts alernatif vient d'une source extérieure.
Cellule transformant le courant alternatif en courant continu basse tension régulé. Bobine d'allumage. ( Basse tension continue à l'entrée, haute tension en sortie vers la bougie).
La bougie: Egalement de fabrication personnelle. Les différentes parties sont démontables. L'électrode centrale provient d'un rayon de vélo avec sa vis. L'isolant a été usiné dans du téflon (Supporte mal la chaleur).
La bougie démontée. Plusieurs exemplaires ont été réalisés Bouton de masse. Permet d'arrêter le moteur
Je m'arrête là pour aujourd'hui. La prochaine fois, je vous parlerai des différents prériphériques, des difficultés rencontrées pour la mise au point et terminerai par vous présenter le résultat final.
Bonne lecture et à bientôt. Joseph